Rapport final (Bilan Carbone) réalisé par l’équipe d’étudiants Ecoclope à l’École Nationale Supérieure du Génie des Systèmes et de l’Innovation à Nancy
Réalisé par l’équipe d’étudiants Ecoclope à l’École Nationale Supérieure du Génie des Systèmes et de
l’Innovation Nancy.
A travers une approche fondée sur l’économie circulaire, ce projet explore des solutions innovantes pour
réduire l’impact environnemental des mégots de cigarettes, l’un des déchets les plus toxiques et répandus
au monde. Il met en lumière les enjeux du recyclage de ces résidus, tout en insistant sur l’importance de la
sensibilisation citoyenne à l’éco-résponsabilité.
Des initiatives locales sont proposées, telles que
l’installation de bornes de collecte dans l’espace public, afin de favoriser le tri, le traitement et la
valorisation des mégots au sein de la Métropole.
Une réflexion concrète et engagée sur la nécessité d’agir
localement, rendre possible ce qui est nécessaire pour préserver notre environnement, sauvegarder notre
Patrimoine Énergétique, enfin, offrir un avenir à l’espoir d’un monde propre pour nos enfants.
Voici une synthèse centrée sur le *bilan carbone* et les implications environnementales du projet
Ecoclope.
# Synthèse Carbone du rapport
# Objet du projet
Réduire la pollution des mégots de cigarette en combinant :
* un cendrier-porteur (Ecoclope de poche/sac) pour stocker les mégots,
* des bornes de collecte en ville,
* une filière de valorisation (recyclage) plutôt que l’incinération actuelle.
# Acteurs clés et options de filière
– MéGO (Bretagne) : usine ICPE, ISO 14001 (2024), brevetée ; séparation tabac/filtre, lavage à l’eau de pluie,
thermocompression du filtre en plaques d’acétate de cellulose (mobilier urbain). Taux de valorisation
intégrale annoncé des flux reçus.
– Shime (collecte/logistique Grand Est, BE, LU) : bornes, collecte (camionnette électrique), envoi vers
MéGO ; projet d’usine locale en Lorraine/Moselle à moyen terme (\~5 ans) pour réduire le transport.
– TchaoMégot : procédé CO₂ supercritique ; écart entre collecte (\~50 t/an) et recyclage effectif (\~2,5 t/an)
— risque de greenwashing perçu.
– Métropole du Grand Nancy : aujourd’hui incinération (usine de Ludres) avec valorisation énergétique ;
demande d’un bilan carbone comparatif avant d’envisager une bascule.
# Méthodologie du bilan carbone.
* Outil ENSGSI : prise en compte fabrication du véhicule, acheminement, types de véhicules, taux de
compression des mégots et taux d’orientation vers le recyclage.
*Scénarios testés : mégots compressés vs non compressés, porteurs légers vs 20 t rigide, 100 % des mégots
vers recyclage vs partiel.
# Résultats carbone (ordres de grandeur)
*Filière incinération (Nancy, hypothèses : 20 % fumeurs, 50 % des mégots finissent à la poubelle)
*≈ 45 000 kgCO₂/an, dont ≈ 42 000 kgCO₂/an nets après crédit pour l’électricité (≈0,41 MWh) et la
chaleur (≈2,60 MWh) récupérées.
*Filière recyclage (scénarios de transport)
*Pire cas (mégots non compressés, camion rigide 20 t, 100 % envoyés) : ≈ 15 000 kgCO₂/an.
* Les scénarios optimisés (compression, véhicules adaptés/électriques, mutualisation des flux) abaissent
sensiblement ce total.
*Conclusion carbone : à périmètre équivalent, la filière recyclage émet ≈ 3× moins de CO₂ que
l’incinération (42 t vs \~15 t éq. CO₂/an dans le pire cas de transport), tout en supprimant des rejets
toxiques liés aux mégots dans l’environnement.
# Leviers d’optimisation du bilan.
1. Réduire les kilomètres & la masse transportée.
*Compression des mégots à la source / dans les bornes.
*Tournées rationalisées (taux de remplissage élevés, groupage inter-acteurs).
*Véhicules électriques et gabarits adaptés (type VUL/12 t selon flux réels).
2. Relocaliser le traitement.
* Accélérer le projet d’usine lorraine (Shime + MéGO) pour internaliser la valorisation et diviser le poste
transport.
3. Qualité de tri & sensibilisation.
* Diminuer les erreurs de tri (paquets, touillettes) pour éviter des flux “parasites” et des retours/logistiques
additionnels.
4. Éco-conception des bornes & du produit.
* Matériaux durables, réparabilité, ACV complète à terme (produit + borne) pour verrouiller les gains.
# Points de vigilance (carbone & crédibilité).
*Paradoxes : ne pas “normaliser” le tabagisme par un dispositif trop visible ; calibrer la communication
pour éviter le greenwashing (mettre les chiffres carbone en avant, pas l’acte de fumer).
*Transparence des taux de recyclage effectifs (écarts observés chez certains acteurs).
*Sécurité urbaine (bornes visibles mais sûres), vandalisme, coûts d’exploitation.
# Recommandations opérationnelles pour la Métropole.
*Pilote 12–18 mois sur sites stratégiques (campus, arrêts TC, events) avec :
*Bornes à compression ou pré-compaction manuelle simple.
*Collecte mutualisée opérée par Shime (véhicule électrique, KPI carbone).
*Exutoire MéGO garanti, traçabilité des tonnages et des taux de valorisation.
*Financement REP/ALCOME : couvrir bornes, collecte, sensibilisation.
*KPI carbone et performance (revus trimestriellement) :
* kg de mégots collectés / 1 000 hab. / mois
*kgCO₂/tonne de mégots (transport + traitement)
*% de valorisation matière vs incinération
* Taux d’erreurs de tri / borne
* Nombre d’actes de sensibilisation réalisés
*Feuille de route : décision d’implantation d’une unité locale si le seuil de \~20 t/an est franchi (capacité
justifiant une usine lorraine).
Message clé :
– Même en pire configuration logistique, le recyclage présente un bilan carbone nettement inférieur à
l’incinération. Avec compression, collecte électrifiée, tournées optimisées et traitement local à moyen
terme, l’avantage carbone s’accroît fortement. Le projet Ecoclope est donc pertinent climatiquement, à
condition d’être opéré avec exigence (traçabilité, acteurs fiables, financement REP, design urbain et
communication responsables).